Chers, Chères Cinéphiles,
le cycle “LES SAMEDIS DU CINÉMA ITALIEN” porte à l’écran “Youth” de Paolo Sorrentino, le réalisateur oscarisé de “La Grande Bellezza”. Ambigu, désorientant, séduisant! Introduction en français par Monica Dal Pos.
3 EUROPEANS FILMS AWARDS, 3 NASTRI d’ARGENTO 
SYNOPSIS
Au centre de l’histoire se trouve un endroit merveilleux et nostalgique à la fois, la Schatzalm à Davos. Au milieu de ce luxueux hôtel au pied des Alpes suisses, Sorrentino a placé deux vieillards, Fred (Harvey Keitel) et Mick (Michael Kane) qui flirtent avec les 80 ans. Chaque jour ils comptent le nombre de gouttes qu’ils arrivent encore à sortir de leur prostate. Sinon, chacun gère à sa façonne les cheveux gris, les lunettes visées sur le nez et son âge avancé: en tant que célèbre compositeur de «chanson simples » et chef d’orchestre heureux d’être à la retraite, Fred contemple pleinement la vie pendant que Mick réalisateur prolifique prépare son film testamentaire avec des scénaristes dévoués, mais en panne. Les deux hommes sont aussi confrontés aux problèmes de leurs enfants, dont les vies sentimentales sont compliquées… Tout autour une roue des personnages excentriques, parmi lesquels brille Brenda (Jane Fonda): elle est tout simplement sublime dans le rôle de la vieille diva hollywoodienne.
NOTES CRITIQUES
Cette œuvre de Sorrentino joue avec l’ambivalence: comment observer à la fois la jeunesse et la vieillesse ? Est-ce qu’on peut regarder dans deux directions temporelles en même temps sans loucher? Voilà l’exercice délicat et merveilleusement cinématographique auquel s’adonne le cinéaste. La réponse philosophique sort, peut-être, joliment formulée de la bouche de Fred lors d’une balade dans la merveilleuse nature qui entoure leur demeure. « C’est comme un regard à travers un télescope. Quand on est jeune, tout semble très près. C’est l’avenir. Mais quand on est vieux, le télescope se retourne et tout à coup tout semble très loin. C’est le passé ». http://www.rfi.fr
Avec Sorrentino, c’est un délice de regarder comment de grands acteurs comme Harvey Keitel, Micael Kane, Paul Dano, Jane Fonda et Rachel Weisz célèbrent leur métier en réfléchissant sur la vieillesse, la jeunesse et toutes formes de beautés. Et, c’est également un délice voir comment ils sont encadrés par la perfection formelle et l’esthétique raffinée mise en valeur par la grandiose photographie de Luca Bigazzi. Ces traits distinguent à l’immédiat le cinéma de Paolo Sorrentino parfois mal « accompagnés » par une attitude un peu trop excessive: plaire à tout prix. Hélas, il appuie trop fort sur le symbolisme au risque de tomber dans le maniérisme: un « vice » qu’on lui pardonne. Dal Pos Monica, 21 octobre 2017.
NOTE BIOGRAPHIQUE
Paolo Sorrentino (Naples, 31mai 1960), fils d’un banquier et d’une mère au foyer, il perd à 17 ans ses deux parents dans un accident dû au gaz. À 25 ans, après avoir étudié pendant quelques années à la faculté d’économie et de commerce, il décide de travailler dans le monde du cinéma. En 1998, il participe à l’écriture du film d’Antonio Capuano, Les Poussières de Naples (Polvere di Napoli). Il commence également à réaliser des courts-métrages, dont L’amore non ha confini en 1998 et La notte lunga en 2001. Auteur de sept longs métrages, il est sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes dès son second film, Les Conséquences de l’amour. En 2011, il tourne pour la première fois en langue anglaise. Son sixième film, La Grande bellezza, obtient l’Oscar du meilleur film en 2014. Sa série télévisée, The Youg Pope, s’est vendue sur l’ensemble de la planète. Sa filmographie a été récompensée par nombreux prix.
Bonne séance à tous et à toutes!